Le kalaallisut,
la langue ouest-groenlandaise.
Petit lexique franco-groenlandais.
Les langues Inuit | |
Il existe 17 langues ou dialectes inuit dans
l'Arctique, de la Sibérie orientale au Groenland. En raison de leur origine
ethnique semblable, ces langues sont bien sûr grammatiquement proches
et font parties du même groupe linguistique. Presque toutes s'écrivent
à l'aide de l'alphabet latin à l'exception de l'inuktitut - la langue
des Inuit canadiens - qui utilise une autre alphabet dit syllabaire. |
|
Les langues
du Groenland Trois de ces langues inuit sont parlées au Groenland : le kalaallisut, groenlandais de la côte ouest ; l'avanersuarmiutut, groenlandais du district de Thulé ; le tunumiutut, groenlandais de la côte est. Si le groenlandais de la côte ouest est la langue officielle du pays, les médias et l'administration utilisent également le danois (l'ancienne langue officielle du temps récent de la colonisation). Journaux, émissions ou papiers officiels sont presque toujours traduits dans ces deux langues pour pouvoir être compris par la forte minorité danoise vivant au Groenland et occupant de nombreux postes de responsabilité. Beaucoup de Groenlandais sont donc bilingues et certains d'entre eux parlent aussi l'anglais. |
|
Le groenlandais de l'ouest | |
Le mot kalaallisut se traduit littéralement par " comme
les Groenlandais ". S'il peut aussi parfois signifier leurs habitudes
culturelles (kalaallisut iganeq signifie la " cuisine groenlandaise "),
il désigne couramment la langue groenlandaise de l'ouest. Cette langue
est dite " agglutinante ", c'est-à-dire qu'elle est un jeu de construction
de sens : en ajoutant des infixes à un radical, on construit le sens d'un
mot ou d'une phrase. Comme des briques de Lego, qui seules ne représentent
rien, doivent s'assembler pour créer une construction particulière. Voici un exemple : Pisiniarfimmukarusukkaluarpunga signifie " je voudrais aller au magasin ". Ce long mot se décompose avec le radical et les infixes suivants : pisi-, " acheter " ; -niar-, " avoir l'intention " ; -fik, " lieu " (le " lieu où l'on a l'intention d'acheter ", c'est le magasin) ; -mut, " vers, en direction de… ", -kar-, " aller " ; -rusup- " vouloir " ; -kaluar-, conditionnel ; -pu-, indicatif intransitif ; -nga, première personne du singulier (" je "). On remarque d'abord qu'un seul mot groenlandais peut (parfois) avoir le sens d'une phrase française. On remarque aussi que la structure grammaticale est inversée. Et on remarque enfin que certaines lettres s'élident tandis que d'autres se doublent. C'est donc une langue originale, unique en son genre et… très difficile à apprendre. Il n'est alors pas étonnant de constater que très peu de non-groenlandais soient capables de la parler - ne serait-ce qu'en balbutiant quelques mots - ou de faire l'effort de s'y initier. Les mots français " kayak " et " anorak " sont originaires des langues inuit : en groenlandais de l'ouest, ils s'écrivent respectivement qajaq et annoraaq. Franskisut signifie " langue française ", mot groenlandais qui se traduit littéralement par " comme les Français ", Franskeq et Franskit étant le singulier et le pluriel de " Français ". |
![]() Une traduction des misérables en Esquimau. |
|
|